samedi 1 août 2009

La Migraine

"Chaque patient a sa propre migraine!"

La migraine est un dysfonctionnement biologique du cerveau, déclenché par une spécificité génétique du traitement des stimuli dans le cerveau. Il est important de faire la distinction entre migraine et céphalée tensionnelle. Alors que le migraineux a une activité réduite pendant une crise de migraine ou est même totalement invalide, la plupart des patients souffrant de céphalée tensionnelle restent opérationnels. Parmi les manifestations concomitantes d'une migraine figurent - outre des maux de tête avec battements, nausées, vomissements, hypersensibilité à la lumière et au bruit - des scotomes scintillants, des manifestations de paralysie et des troubles de la parole.

La migraine est l'une des maladies les plus fréquentes: 7 pour cent des hommes en suisses et 15 pour cent des femmes en suisses souffrent de migraine. Avant la puberté, la migraine est aussi fréquente chez les garçons que chez les filles; ensuite, le rapport se modifie. Les raisons en sont d'ordre génétique et hormonal. Malgré la fréquence évoquée, l'adage bien connu reste valable: "Chaque patient a sa propre migraine". C'est pourquoi il est nécessaire de définir un traitement individuel de la migraine. Si la migraine ne se guérit pas, on peut toutefois améliorer considérablement la qualité de vie des patients

Selon de nouvelles études, on estime que - rien qu'en Suisse - 2,2 millions de journées de travail sont perdues chaque année du fait de la migraine. Ce faisant, on dispose, avec les "triptans" de médicaments innovants qui atténuent spécifiquement les troubles dus à la migraine. Ces médicaments sont plus efficaces et mieux tolérés que les antimigraineux utilisés jusqu'alors, améliorent la qualité de vie.

La fibromyalgie

Vous avez “mal partout” et de plus, vous êtes fatigué en permanence ? Tous les examens sont normaux et aucun traitement ne vous soulage réellement. Vous êtes probablement atteint d’une maladie fréquente, bien réelle, qui touche les femmes dans environ 80 % des cas.

Essentiellement des femmes jeunes ou d’âge moyen, souvent actives, souffrent de cette étrange maladie, désignée par le sigle SPID (Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus) ou bien par le terme fibromyalgie, qui a le mérite d’exprimer des douleurs provenant des fibres des muscles et des tendons.

Cette maladie des temps modernes était autrefois ignorée et, après de multiples examens qui se révélaient normaux, les médecins attribuaient, à tort, les douleurs persistantes et rebelles à une origine psychique, à une dépression masquée ou à une sorte de somatisation de problèmes psychiatriques. Cet état douloureux chronique est aujourd’hui généralement reconnu par les médecins et pas seulement en France.

Les douleurs sont rebelles et diffuses. Elles prédominent à certains endroits du corps, le plus souvent dans la région lombaire, le cou, les épaules, et parfois le milieu du dos, la paroi thoracique, les hanches, les genoux, les coudes et les chevilles, sans toutefois exclure les autres parties du corps.

Toutes les régions du corps peuvent être concernées, de la tête aux pieds.
Ces douleurs sont parfois tellement diffuses, que le patient se plaint d’avoir “mal partout”.
Décrites comme des “contractures ou des tensions musculaires”, les douleurs peuvent changer d’emplacement et d’intensité d’un jour à l’autre, d’une semaine à l’autre, d’où leur appellation imagée de “douleurs baladeuses”.

Le retentissement physique de ces douleurs qui évoluent depuis plusieurs années est très important avec des difficultés dans le travail, la vie courante, les activités ménagères.
Ces douleurs s’accompagnent de tout un cortège de plaintes. Le plus souvent, il s’agit d’une fatigue rebelle dès le matin, au réveil et de troubles de sommeil.
Il s’y associe souvent, mais dans une proportion moindre des maux de ventre par colopathie spasmodique et des maux de tête (qui proviennent du cou, de tension nerveuse ou une vraie migraine).

Plus rarement d’autres troubles sont ressentis, tels que des crampes, des douleurs pelviennes, une sensation de muscle enraidi, des douleurs de mâchoire, un syndrome sec avec bouche et yeux secs, enfin une sensation de froid, de fourmillements ou d’engourdissements des extrémités.

Les personnes qui sont atteintes de cette affection sont anxieuses, émotives irritables et parfois “spasmophiles”. Elles ne sont pas déprimées, mais on trouve souvent, à l’interrogatoire, un antécédent dépressif plus ou moins lointain. Les situations de “stress”, le surmenage, ainsi que les troubles affectifs sont aussi largement incriminés.

Il faut cependant noter que les douleurs diffuses, les troubles du sommeil et la fatigue, par elles-mêmes, sont cause d’anxiété.
Les premiers signes apparaissent souvent à l’occasion d’un “facteur déclenchant” : un choc émotionnel, un accident de circulation du type “coup du lapin”, une intervention chirurgicale, un deuil, un conflit familial ou des difficultés professionnelles.

Les douleurs sont aggravées par le froid, l’humidité, les courants d’air, lors d’efforts soutenus ou de mauvaises postures (tâches ménagères comme le repassage ou position statique prolongée au travail face à un écran d’ordinateur), par les émotions et le stress…de la vie professionnelle ou familiale. Elles peuvent s’atténuer par le repos et pendant les vacances.

Des points douloureux à la palpation 12 à 18 points douloureux, souvent symétriques, répartis de façon précise, à la pression de certaines zones musculaires et d’insertions tendineuses.Le diagnostic repose sur un examen clinique minutieux.
A la palpation, le praticien localise les points douloureux qui correspondent à des atteintes musculaires et tendineuses, plus exactement des zones d’insertion des tendons de certains muscles.
Sur ces points, la pression modérée au doigt est très douloureuse ; les patients réagissent par un retrait ou une grimace.

Ces points douloureux multiples sont retrouvés dans les régions spontanément douloureuses et même ailleurs.
La peau, anormalement sensible, manque de souplesse et présente des zones indurées et douloureuses au pincé-roulé.
Contrastant avec l’intensité de la plainte douloureuse, le reste de l’examen clinique est rassurant.

Les articulations sont normales sans épanchement, sans déformation et sans limitation dans les mouvements.
Les articulations des mains et des pieds sont respectées et contrairement à ce qui se passe dans les rhumatismes inflammatoires, la fibromyalgiques garde toujours ses bagues.

Il existe des formes localisées de fibromyalgie associant six à huit points douloureux dans le cou, des épaules et de la région lombaire, par exemple.
Les examens ne révèlent rien.
Les examens sanguins sont normaux : vitesse de sédimentation à la recherche d’un syndrome inflammatoire, numération, formule sanguine, taux de calcium et de potassium, enzymes nucléaires, facteurs rhumatoïdes, anticorps antinucléaires et bilan thyroïdien ne servent qu’à éliminer d’autres maladies.

Les radiographies, peuvent signaler des anomalies mineures, telles une discrète scoliose, une arthrose cervicale ou lombaire avec pincement de disques, une calcification tendineuse. Elles peuvent cependant être considérées comme “normale” puisque les anomalies qu’elles révèlent sont banales et se retrouvent avec la même fréquence dans l’ensemble de la population.

La prescription d’une cascade d’examens inutiles et coûteux peut aboutir à des traitements agressifs, (pouvant aller jusqu’à la chirurgie), totalement inefficaces, voire même aggravants.

Devant les plaintes répétées de sa patiente du type “j’ai mal partout”, “personne n’a jamais trouvé ce que j’ai” ou “je ne m’en sors pas” l’erreur du médecin serait de dire d’une phrase expéditive : “vous n’avez rien, tout se passe dans la tête…” ou encore : “c’est psychosomatique…”. Il faut, au contraire, proposer une prise en charge globale des douleurs et du “terrain”.

Évolution
La fibromyalgie peut évoluer pendant des années sur un fond douloureux permanent entrecoupé de périodes de crises, entraînant une gêne fonctionnelle parfois invalidante, mais jamais de destruction articulaire, ni d’atteinte neurologique. L’absence de traitement approprié peut conduire vers le découragement et la dépression. Le patient peut alors être pris dans une véritable ronde infernale. La douleur chronique est responsable d’une dépression réactionnelle, qui, à son tour, exacerbe la sensation douloureuse elle-même.

Une origine mystérieuse : “pas si psychique que ça”
Alors que le diagnostic de fibromyalgie est relativement facile à poser, l’origine, elle, est beaucoup plus complexe. Anomalie primitive des muscles et des tendons, déficit de certains médiateurs chimiques comme la sérotonine, connue pour son action antidouleur, anomalie de transmission ou de perception de la douleur, existence d’un état anxio-dépressif augmentant la sensibilité à la douleur, déficit en sommeil réparateur profond : telles sont les différentes hypothèses actuellement avancées pour expliquer l’origine de la fibromyalgie.

Les patients douloureux décrivent une hyper-réactivité au stress ou un “mal de vivre”, mais une théorie fondée uniquement sur des troubles du psychisme ne peut à elle seule, expliquer la maladie. Des sujets au profil psychologique d’apparence normal souffrent d’ailleurs parfois de fibromyalgie. Les troubles du sommeil dont se plaignent les patients dans 80 à 90 % des cas jouent certainement un rôle important mais ne semble pas être la cause de l’affection. En effet, le seul rétablissement du sommeil par hypnotique ne soulage que faiblement les douleurs éprouvées.

Les diagnostics à éliminer
La fibromyalgie est un diagnostic par exclusion. Elle ne peut être envisagée qu’après avoir éliminé :
Un rhumatisme inflammatoire provoqué par un psoriasis, une polyarthrite rhumatoïde, un syndrome sec de Gougerot ou un lupus, une spondylarthrite ankylosante…
Mais la fibromyalgie peut s’associer à un rhumatisme inflammatoire.
Des douleurs et une fatigue d’origine psychosomatique ou dues à une dépression parfois masquée.
Une fatigue de cause infectieuse (hépatite virale, tuberculose,…) ou endocrinienne (hypothyroïdie).
La prise de certains médicaments qui peut provoquer des douleurs musculaires et tendineuses : médicaments qui diminuent le cholestérol (statine et fibrates) et certains antibiotiques, notamment ceux utilisés dans les infections urinaires.

PRINCIPAUX SIGNES RETROUVES DANS LA FIBROMYALGIE


Douleurs musculaires 100%
Fatigue 90%
Sommeil perturbé 80 à 90%
Maux de tête 50 à 60%
Maux de ventre 50 à 60%